Mahmoud Ezzat, dirigeant de la confrérie islamiste des Frères musulmans, interdite en Egypte, a été condamné une nouvelle fois ce dimanche, à la perpétuité par un tribunal du Caire pour espionnage au profit du Hamas, mouvement islamiste palestinien.
Ezzat, déjà condamné à la perpétuité en avril dernier dans une autre affaire, a été reconnu coupable de «collaboration avec le Hamas», issu de la mouvance des Frères musulmans et qui contrôle la bande de Gaza.
Considérée comme une organisation terroriste en Egypte depuis l’été 2013, la confrérie des Frères musulmans égyptienne est aujourd’hui quasi anéantie.
Membre des Frères musulmans depuis les années 1960, Ezzat a été emprisonné sous les présidents Nasser, Sadate et Moubarak. En 2015, il avait déjà été condamné par contumace à perpétuité mais aussi à mort, pour l’assassinat de militaires et représentants de l’Etat, notamment l’ancien procureur général, Hicham Barakat.
Fondée en 1928, la confrérie des Frères musulmans a été rayée du paysage politique en 2013, après le bref mandat d’un an de l’un des leurs, Mohamed Morsi.
Premier président élu démocratiquement après la révolte populaire de 2011, Morsi a été destitué en 2013 par l’armée, alors dirigée par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi – devenu depuis président -, à la faveur de manifestations de masse.
Des centaines des partisans de cette confrérie ont été tués en une seule journée, en août 2013, lors des manifestations au Caire. Des milliers d’autres ont été emprisonnés, des dizaines exécutés et d’autres ont fui à l’étranger.
Mohamed Morsi lui-même est décédé en plein procès en juin 2019. Elu en 2014, puis réélu en 2018, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits de l’Homme d’avoir instauré un régime ultra-répressif.