Le tribunal de première instance de Tunis a condamné ce mercredi par contumace, l’ancien président Mohamed Moncef Marzouki, laquelle le condamne à quatre ans de prison, «avec autorisation d’exécution immédiate» pour «atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat», rapporte l’agence de presse tunisienne «TAP».
Etabli actuellement en France, Marzouki qui a présidé la Tunisie entre 2012 et 2014, se livre ces derniers temps, à des critiques du mode de gouvernance de l’actuel président, Kaïs Saïed, qui s’était permis en juillet dernier, de suspendre le Parlement et de s’octroyer le pouvoir exécutif et judiciaire, ce qui s’apparente, selon l’ancien dirigeant, à un coup d’Etat.
Ses propos relatifs au sommet de la francophonie qui devait se tenir cette année en novembre en Tunisie, auraient été la goutte ayant fait déborder le vase.
Marzouki se serait, en effet, félicité, lors d’une interview accordée à la chaîne française France 24, pour ses efforts d’avoir empêché avec les responsables français, la tenue de ce grand rendez-vous, estimant qu’«qu’organiser un tel événement dans un pays qui a été le théâtre d’un coup d’État, serait un appui à la dictature et à la tyrannie».
Le tribunal l’a ainsi condamné pour avoir porté atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat «en établissant des contacts avec des agents d’un pays étranger dans le but (…) de nuire à la position diplomatique de la Tunisie».
Début novembre, un mandat d’arrêt international avait été émis contre lui, en lien avec ses déclarations sur le sommet de la francophonie. Deux semaines plus tôt, Kaïs Saïed, avait demandé à la justice tunisienne d’ouvrir une enquête sur les propos de Marzouki, perçu comme un «ennemi de la Tunisie», et de lui retirer son passeport diplomatique.
L’ancien chef d’Etat que vraisemblablement n’a pas été informé de l’ouverture de son procès, a estimé que sa condamnation est une décision purement politique.