L’ancien président guinéen, Moussa Dadis Camara, qui a foulé mercredi le sol de son pays après plus de 10 ans passés en exil au Burkina Faso, s’est dit prêt à affronter le procès concernant l’affaire du massacre des civils en septembre 2009 pour laquelle il est le principal accusé.
L’ancien chef de la junte militaire a abordé ce sujet dans un point de presse tenu à son arrivée, au salon d’honneur de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré, à Conakry.
«Je m’en voudrais de ne pas admirer en toute honnêteté et franchise les avancées considérables prônées par les nouvelles autorités du pays dans le dossier du 28 septembre 2009», a-t-il indiqué.
«Je voudrais encourager la tenue de ce procès qui serait non seulement un ouf de soulagement pour les familles des victimes, mais aussi pour le peuple de Guinée et plus particulièrement la communauté internationale qui attendent depuis plus de dix ans que les responsabilités des uns et des autres, soient définitivement situées pour la mémoire des victimes de ce douloureux évènement, pour le respect des institutions de la République et pour la vérité de l’histoire», a déclaré Moussa Dadis Camara.
Les événements du 28 septembre avaient fait au moins 157 morts et plus d’une centaine de femmes violées. Pour l’Association des victimes, parents et amis (Avipa), qui réclame toujours que justice soit faite, le retour de Dadis Camara est une bonne nouvelle pour l’ouverture d’un procès.
En tous cas, l’ancien chef d’Etat, qui figure parmi la vingtaine d’officiers de l’armée inculpés par la justice, serait disposé à dire sa part de vérité. « Je suis entièrement, comme je l’ai toujours été (…), prêt à dire ma part de vérité (…) et prêt à me mettre à la disposition de la justice car nul n’est au-dessus de la loi», a-t-il assuré.
Camara devrait rencontrer, prochainement, l’actuel président Mamadi Doumbouya, qu’il a remercié pour avoir permis son retour en Guinée.