La Commission «Vérité et Réconciliation» mise sur pied en Gambie, pour enquêter sur les crimes présumés commis pendant le règne de 22 ans de Yahya Jammeh, a recommandé, des poursuites judiciaires devant un tribunal international contre cet ex-président
Son rapport, présenté vendredi 24 décembre à Banjul par le ministre de la Justice, Dawdu Jallow, dit clairement que «durant une période de 22 ans, à partir du 22 juillet 1994, Yahya Jammeh et ses collègues (membres de l’APRC, le parti présidentiel) et d’autres co-auteurs ont perpétré de graves crimes en Gambie».
Ainsi, la commission «recommande la poursuite contre Yahya Jammeh et ses complices devant un tribunal international, dans un pays d’Afrique de l’Ouest autre que la Gambie, sous l’égide de la Communauté économique des Etats ouest-africains (CEDEAO) et ou de l’Union africaine».
«Meurtres, détentions arbitraires, disparitions» sont autant de crimes cités par le rapport. Parmi les pays proposés pour la Commission pour accueillir le procès figurent le Sénégal et le Ghana.
La Commission, créée en 2017 et qui a mené ses investigations pendant plus de deux années (de janvier 2019 à mai 2021) des auditions de victimes, de témoins et d’auteurs des crimes présumés, avait remis son rapport au président Adama Barrow le 25 novembre dernier, mais son contenu n’avait pas encore été publié.
Dawdu Jallow a assuré que le gouvernement était «engagé à appliquer les recommandations du rapport». Yahya Jammeh vit en Guinée équatoriale où il avait trouvé exil après avoir été battu par Barrow lors de la présidentielle de 1996.
Alors qu’il avait tenté de confisquer le pouvoir malgré sa défaite, il avait finalement été poussé à quitter son pays suite à une forte pression de la CEDEAO.