C’est confirmé, l’ancienne ministre béninoise de la justice, Reckya Madougou, condamnée le 11 décembre dernier, par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), à 20 ans de prison et à une amende de 50 millions francs pour «complicité de financement de terrorisme», n’a mené aucune démarche pour faire appel de sa condamnation, dont le délai légal de 15 jours s’est expiré ce lundi 27 décembre.
Dans un entretien accordé à Rfi, l’un de ses avocats, Me Renaud Agbodjo a expliqué que, pour l’ancienne Garde des sceaux, faire appel «serait de donner de faux espoirs à sa famille», étant donné que «sa détention est politique» et la CRIET ne remplit «pas les garanties d’une juridiction indépendante».
«Si malgré la vacuité du dossier, elle a été condamnée par la CRIET, alors tout appel devant la même juridiction est quasiment vouée à l’échec», a poursuivi l’avocat.
Madougou estimerait que «sa détention étant politique, ce n’est qu’un règlement, une décision ou des démarches politiques qui pourraient concourir à sa libération».
L’ancienne ministre du parti «Les Démocrates», dont la candidature à la présidentielle du 11 avril dernier avait été rejetée, a été arrêtée le 3 mars à Porto-Novo au cours d’une conférence publique en compagnie d’autres membres de l’opposition, dont les dossiers de candidature pour la présidentielle n’avaient pas non plus été admis.