Le président nigérian Muhammadu Buhari a rejeté un projet de loi qui visait à modifier le Code électoral, déclarant que sa promulgation causerait des troubles au sein des partis politiques.
Le projet de loi comportait des dispositions novatrices pour réduire les fraudes électorales et devait permettre notamment la transmission électronique des résultats des élections en imposant des primaires directes au sein des partis politiques. L’idée, selon ses sponsors, est d’éliminer le système de parrainage qui facilite l’imposition des candidats aux partis politiques.
Après son adoption par les deux Chambres du Parlement fédéral, la Constitution accordait au Président 30 jours pour signer le projet de loi ou le rejeter.
Le président Buhari a envoyé une lettre au Parlement pour justifier son refus de ratifier le projet de loi. Ahmed Lawal, le président du Sénat, a lu la lettre du chef de l’État devant les sénateurs.
«L’organisation des primaires directes dans plus de 8.000 circonscriptions électorales du pays sera un problème difficile pour les partis politiques et la supervision de ces élections par la CENI aura un coût élevé. En plus de ces problèmes signalés, organiser des primaires et les superviser posent des défis sécuritaires majeurs», a argumenté le président Buhari.
Le président du Groupe de surveillance de la transition (TMG), principale organisation de surveillance électorale de la société civile au Nigeria, avait exhorté l’Assemblée nationale à passer outre la décision de Buhari, en rappelant que l’amendement entrera quand même en vigueur, s’il est à nouveau adopté par chaque Chambre à la majorité des deux-tiers.
En décembre 2018, M. Buhari avait déjà refusé d’approuver un amendement de la loi électorale qui visait à autoriser les votes électroniques lors de la prochaine présidentielle, organisée deux mois plus tard.