Le ministre de Terres au Malawi, Kezzie Msukwa, a été arrêté jeudi pour corruption, soupçonné d’avoir perçu des pots-de-vin d’un riche homme d’affaires du pays afin qu’il tranche en sa faveur dans l’attribution de terrains, a indiqué le bureau anti-corruption (ACB).
Au cours d’une enquête sur l’homme d’affaires Zuneth Sattar et son agent Ashok Kumar Sreedharan, accusés d’avoir versés des commissions occultes afin d’obtenir des contrats publics, l’organisation anti-corruption a découvert des malversations en lien avec des affaires foncières, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Selon le mandat d’arrêt, le ministre aurait notamment reçu un terrain, une voiture de luxe ainsi que 20.000 dollars en espèces. «Kezzie Msukwa, à quatre reprises, a usé de ses pouvoirs pour des actes de corruption», selon l’ACB dans son communiqué. M. Sreedharan a également été arrêté, ont précisé les enquêteurs.
Plus tôt en décembre, l’ex-ministre des Finances et l’ancien gouverneur de la Banque centrale ont également été arrêtés. Ils sont accusés d’avoir manipulé des comptes pour obtenir un prêt du FMI.
Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, a notamment été élu en 2020 sur la promesse de lutter contre la corruption dans un des pays les plus pauvres du monde. Le chef d’Etat malawite, a annoncé un plan de relance économique d’environ 715 millions $ pour faire face aux conséquences de la Covid-19.
Ce plan qui s’étendra sur trois années vise à renforcer «les secteurs stratégiques de l’économie». L’une des mesures clés est la réduction du train de vie du gouvernement. L’objectif est de réorienter les dépenses de l’Etat vers le secteur social. Celui-ci a été marqué par une croissance de l’inflation qui est attendue à 9%, cette année, par le FMI contre 8,6% l’année dernière, en raison «de l’augmentation des prix de l’essence, des engrais et de la nourriture».