Washington a mis en exécution sa décision, annoncée début novembre dernier, d’exclure la Guinée-Conakry, le Mali et l’Ethiopie du traité de libre-échange (AGOA) qui lient les Etats-Unis et de nombreux pays d’Afrique.
L’administration de Joe Biden a bien annoncé, samedi 2 janvier, que
«les Etats-Unis ont exclu (…) l’Ethiopie, le Mali et la Guinée du programme de préférences commerciales de l’AGOA en raison d’actions prises par chacun de leurs gouvernements en violation des statuts» de cet accord, indique dans un communiqué, la représentation américaine au Commerce (USTR).
Le texte détaille par la suite les faits reprochés à chacun des trois pays. Pour le cas de la Guinée et du Mali, il est indiqué que «l’administration Biden-Harris est profondément préoccupée par le changement anticonstitutionnel des gouvernements» dans ces deux pays.
Quant à l’Ethiopie, le communiqué indexe les «violations flagrantes des droits humains internationalement reconnus, perpétrées par le gouvernement éthiopien et d’autres parties dans le conflit qui s’étend dans le nord» du pays et plus précisément dans la région du Tigré.
Toutefois, Washington n’a pas complètement fermé la porte d’après l’USTR qui assure que «chaque pays a des repères clairs pour une voie vers la réintégration et l’administration travaillera avec leurs gouvernements pour atteindre cet objectif».
AGOA, une loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, mis sur pied en 2000, permet aux Etats africains d’exporter vers les Etats-Unis, leurs produits sans payer les droits de douane, sous réserve de remplir certaines conditions, relatives, entre autres, aux droits de l’homme et à la bonne gouvernance.
Pour certains observateurs, l’exclusion de la Guinée et du Mali n’aura pas assez d’impact sur ces pays dans la mesure où ils ne sont que des partenaires commerciaux insignifiants des USA. Ce qui n’est pas le cas pour l’Ethiopie qui, selon les chiffres de l’USTR, a exporté pour environ 525 millions de dollars de marchandises vers les Etats-Unis en 2020, dans le cadre de l’AGOA.