La justice tunisienne a décidé mercredi de juger 19 personnalités politiques, dont le chef du Parlement et président du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, et l’ancien président Moncef Marzouki pour des infractions électorales, ont indiqué des médias locaux.
Ces personnalités politiques devront se présenter devant une chambre correctionnelle le 19 janvier, selon un communiqué du tribunal de première instance de Tunis, repris par des médias tunisiens.
En tête des personnalités convoquées, Rached Ghannouchi est engagé dans un bras de fer avec le président Kais Saied depuis que ce dernier s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet, en gelant le Parlement qu’Ennahdha dominait depuis une dizaine d’années.
Dans la liste rapportée par les médias et qui comprend plusieurs anciens candidats à la présidentielle, figurent les anciens Premiers ministres, Elyes Fakhfakh, Mahdi Jomaa et Youssef Chahed, ainsi que l’homme d’affaires Nabil Karoui, rival de Kais Saied lors de la présidentielle de fin 2019.
Par ailleurs, l’homme fort d’Ennahdha Noureddine Bhiri, arrêté vendredi et hospitalisé deux jours plus tard, «a accepté d’être perfusé» avant de refuser de nouveau les soins, suscitant des «craintes sérieuses» d’une possible dégradation de son état de santé, selon des médecins qui lui ont rendu visite mercredi.
«Son pronostic vital n’est pas engagé mais son état est tributaire de sa prise de médicaments», a indiqué Lotfi Ezzedine, un responsable de l’Instance de prévention de la torture (INPT), après que trois médecins de cette autorité indépendante ont pris contact avec Bhiri dans l’après-midi.
Depuis son arrestation vendredi dernier par des agents en civil qui l’ont conduit vers un lieu tenu secret, Bhiri a observé une grève de la faim et refusé de prendre ses médicaments.