Le gouvernement du Nigeria a officiellement inscrit mercredi, sur la liste des «groupes terroristes», les gangs criminels qui écument le Nord-ouest du pays et s’y livrent notamment à des enlèvements de masse.
Cette qualification implique des sanctions plus dures, prévues par la loi sur la prévention du terrorisme, pour les membres de ces gangs, leurs informateurs et leurs soutiens, tels que ceux qui leur fournissent du carburant et de la nourriture.
Dans le Journal officiel publié mercredi, le gouvernement fédéral nigérian référence les activités des Yan Bindiga et Yan Ta’adda – dénomination en langue haoussa des « bandits », tels qu’ils sont appelés localement – comme des «actes de terrorisme».
Des bandes criminelles lourdement armées sèment depuis des années la terreur parmi les populations des Etats du Nord-ouest et du Nord du Nigeria, attaquant les villages, les pillant et enlevant leurs habitants en vue de demander des rançons pour leur libération.
Les forces de sécurité ont annoncé des opérations contre ces gangs, incluant des raids aériens et des coupures de réseaux mobiles dans certaines parties du Nord-ouest du Nigeria, afin de tenter d’extirper ces « bandits » de leurs refuges dans les forêts de la région. Mardi dernier, la police a annoncé avoir libéré une centaine de personnes enlevées, lors de deux raids contre des camps de ces gangs dans l’Etat du Zamfara (Nord-ouest).
Ces dernières années, ces gangs criminels ont commis une série d’attaques d’envergure contre des établissements scolaires et universitaires où ils ont enlevé plusieurs dizaines d’élèves, dont certains sont toujours retenus en otages.
Cette violence criminelle trouve ses racines dans les conflits entre pasteurs nomades et agriculteurs sédentaires à propos de la terre et des ressources naturelles telles que l’eau. Mais le cycle des attaques et des représailles s’est transformé au fil des années en un phénomène criminel.
Le gouvernement du Président Muhammadu Buhari affronte également depuis une décennie dans le Nord-est, des groupes jihadistes, dont le redoutable Boko Haram.