Les autorités égyptiennes ont remis samedi dernier en liberté le militant copte des droits humains, Ramy Kamel, après plus de deux ans de détention préventive suite à des accusations d’appartenance à un groupe terroriste, a annoncé sa sœur sur sa page Facebook.
«Ramy est parmi les siens…c’est la fête!», s’est réjouie sa sœur, Bossi Kamel. Accusé d’avoir intégré un groupe «terroriste», d’avoir reçu des fonds étrangers et diffusé de fausses informations, Ramy Kamel avait été arrêté le 23 novembre 2019.
Ce militant de la communauté chrétienne copte d’Egypte s’était fait connaître durant la révolte populaire de 2011, qui avait provoqué la chute d’Hosni Moubarak, appelant à davantage de droits pour cette minorité.
Il est l’une des figures de l’Union des jeunes de Maspero, une organisation copte de défense des droits humains fondée dans le sillage du soulèvement populaire de 2011.
Les coptes représentent la plus importante minorité religieuse du Moyen-Orient, avec 10 à 15 millions de personnes en Egypte. Cette minorité est régulièrement victime d’attaques, parfois meurtrières, d’extrémistes, dont le groupe Etat islamique.
La Commission des Etats-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) avait critiqué «le renouveau apparent de la répression contre les militants et les journalistes» en Egypte. La police égyptienne avait alors perquisitionné les locaux du média égyptien indépendant Mada Masr, arrêtant brièvement trois de ses journalistes.
L’Egypte compte actuellement plus de 60.000 détenus d’opinion, selon des ONG de défense des droits de l’homme. Les Etats-Unis estiment que le pays viole les droits humains dans tous les domaines et ont en conséquence, gelé 10% de leur aide à ce pays.
Depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée en 2013 et l’arrivée au pouvoir l’année suivante d’Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s’est abattue sur toute forme d’opposition, islamiste ou libérale.