Huit militaires burkinabè, accusés d’avoir projeté de «déstabiliser les institutions», ont été arrêtés au Burkina Faso, a indiqué mardi le procureur militaire de Ouagadougou.
Le Parquet militaire affirme dans un communiqué, avoir été saisi samedi d’une «allégation de projet de déstabilisation des institutions de la République que projetait un groupe de militaires», sur dénonciation d’un «membre de la bande».
Une enquête a été ouverte et «huit militaires ont été interpellés» et sont interrogés, précise le parquet dans son communiqué. Selon des sources sécuritaires, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana fait partie des officiers arrêtés.
Chef de corps du 12ème régiment d’infanterie commando, il était jusqu’à présent commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagées dans la lutte antiterroriste dans ce pays régulièrement endeuillé par des attaques de groupes armés et jihadistes.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015, dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés et à des jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait au moins 2.000 morts et 1,4 million de déplacés. Ces attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.
Lassina Zerbo a été nommé début décembre Premier ministre du Burkina Faso, après que le président Roch Marc Christian Kaboré a appelé la population au «rassemblement» face aux attaques jihadistes qui endeuillent le pays.
Zerbo, nommé par décret présidentiel, succède à Christophe Joseph Dabiré, limogé sur fond de colère croissante de la population contre l’exécutif, accusé d’être incapable d’enrayer les attaques terroristes et de rétablir la sécurité dans le pays.
Fin novembre, des centaines de manifestants étaient descendus dans la rue à Ouagadougou pour réclamer le départ de l’exécutif et du président Kaboré.