L’ancien président burkinabè, Thomas Sankara avait été tué d’au moins sept balles dans le thorax lors d’un coup d’Etat en 1987, a révélé ce mercredi, un expert devant le tribunal militaire qui juge à Ouagadougou les assassins présumés du défunt président.
«Les impacts de balles (sur le corps de Sankara) sont au niveau du thorax», a déclaré Robert Soudré, expert en anatomie, faisant état de la présence d’«au moins sept impacts de balles» dont une «tirée dans le dos».
Un expert en balistique, le commissaire divisionnaire Moussa Millogo, a de son côté affirmé que les projectiles tirés étaient des balles traçantes, car «au niveau des restes des vêtements que portait le président Thomas Sankara, il y avait des brûlures». Il a précisé que plusieurs types de munitions avaient été trouvés sur son corps, dont des balles de 7,62 et 9 mm.
Le principal accusé présent au procès, le général Gilbert Diendéré, est poursuivi pour «attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinats», «recels de cadavres» et «subornation de témoins».
Il purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015. L’ancien président Blaise Compaoré, absent au procès qui s’est ouvert le 11 octobre 2021, est soupçonné d’être le principal commanditaire de l’assassinat de Sankara, ce qu’il a toujours nié.
Ancien ami proche de Sankara, Compaoré avait été porté au pouvoir par le putsch du 15 octobre 1987, avant d’en être chassé en décembre 2014 par la rue. Il vit depuis en Côte d’Ivoire.
Treize autres personnes sont accusées dans l’assassinat de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons le 15 octobre 1987 à Ouagadougou.