L’opposition en République du Congo-Brazzaville poursuit ses grognes après la récente modification, le 7 janvier dernier, de l’article 157 de la Constitution en vigueur depuis 2015, par le Parlement et sur proposition du président Dénis Sassou-Nguesso.
La modification a permis de faire passer le délai de l’état d’urgence de 20 à 90 jours ; une durée devant « permettre au gouvernement de s’armer un peu plus afin d’intensifier la lutte contre le coronavirus en déployant ses experts sur le continent et à travers le monde afin qu’ils profitent de l’expertise des autres», avaient alors justifié les parlementaires.
Mais l’opposition voit d’un mauvais œil cet amendement qui pourrait être utilisé par les autorités pour renforcer leur pouvoir. «Plus que jamais le pouvoir peut utiliser n’importe qu’elle occasion pour arrêter, perquisitionner, sanctionner et enfermer» les opposants, a déclaré Jean Itadi du Congrès africain pour le progrès (CAP), samedi 15 janvier lors d’un point de presse.
Cet opposant a souligné que si «en temps quasi-normal on voit le nombre de gens qui disparaissent dans les commissariats», ce n’est pas «dans le cas d’un régime d’exception que les gens vont retrouver leurs enfants». «Ce qui a été fait est criminel», a-t-il martelé.
Quelques jours plus tôt, la Fédération de l’opposition congolaise avait désapprouvé et condamné fermement cette révision qui n’est pour elle «qu’une manœuvre politicienne du pouvoir pour matérialiser ses ambitions politiques».
Plus que cela, la corporation avait redouté «le début d’une manœuvre politicienne qui pourrait s’étendre à d’autres articles de la loi fondamentale, au profit d’une infime minorité».