Les sanctions économiques et diplomatiques récemment imposées par les Etats ouest-africains au Mali ont été prises «à notre corps défendant», a plaidé lundi le président ivoirien Alassane Ouattara qui effectuait une visite au Gabon, où il a été reçu par son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba.
«Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat», a déclaré Alassane Ouattara lors d’une conférence de presse à Libreville, à l’issue de son audience avec le président Ali Bongo.
«Nous avons tout fait pour que les autorités militaires du Mali organisent des élections dans des délais convenables, c’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place», a poursuivi le président ivoirien.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont pris, le 9 janvier, une batterie de mesures vigoureuses sanctionnant le Mali, suite au refus de la junte d’organiser le 27 février prochain des élections présidentielle et législatives pour permettre le retour des civils au pouvoir.
La CEDEAO a ordonné la fermeture des frontières de ses Etats membres avec le Mali, un embargo sur les échanges commerciaux et les transactions financières, la suspension de ses aides financières et le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
«Les sanctions visent avant tout les autorités militaires de la Transition qui ne veulent pas organiser pendant plus de 5 ans des élections qui auraient permis au peuple malien de choisir démocratiquement ses dirigeants», a précisé Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la CEDEAO.
Pa(r ailleurs, des manifestations massives contre les sanctions ouest-africaines se sont déroulées vendredi dernier à Bamako et à travers le pays, à l’appel de la junte.