Un Airbus A400M de la Bundeswehr, en provenance d’Allemagne et à destination du Niger, avec à son bord 80 militaires, « s’est vu refuser le droit de survoler le Mali», a révélé jeudi, l’armée de l’air allemande, ajoutant que «le vol a alors été détourné vers La Grande Canarie» en Espagne.
C’est un «procédé inacceptable, voire un acte inamical qui doit être clarifié immédiatement», a réagi Marie-Agnes Strack-Zimmermann, la présidente de la commission de la Défense au Bundestag.
Le Mali a fermé ses frontières aériennes et terrestres aux pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en réponse aux lourdes sanctions, prises à son encontre par cette organisation, le 9 janvier dernier à cause du report des éléctions.
Même les vols de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), à laquelle participe l’Allemagne, n’ont plus la liberté de survoler l’espace aérien malien. Récemment, Bamako a accusé un avion de transport A400M de l’armée française, assurant une liaison entre Abidjan (Côte d’Ivoire) et Gao, d’avoir violé son espace aérien.
Les autorités maliennes ont averti à cette occasion, qu’elles déclinaient «toute responsabilité relative aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s’exposer en cas de nouvelle violation».
A l’occasion du 61e anniversaire des forces armées maliennes, célébré jeudi 20 janvier, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a fait la veille dans un discours, quelques annonces en lien avec l’armée.
Après avoir salué «l’engagement, la bravoure et la solidarité» affichés par les soldats maliens, il a annoncé, entre autres, l’acquisition d’armements majeurs aériens et terrestres, la création d’une école de guerre, ainsi que la signature de nouveaux accords militaires avec certains pays ; une façon de défier les anciens partenaires engagés au sein de la MINUSMA et de la Force Barkhane.