Le parquet général près la cour d’assises d’Abidjan en Côte d’Ivoire a requis mardi 10 ans de prison contre l’ancienne première dame Simone Gbabgo au cours d’un procès où elle est poursuivie avec 82 autres personnes pour atteinte à la sureté de l’Etat. Les réquisitions du parquet général étaient très attendues par la défense.
D’après l’avocat général Simon Yabo Odi, « Simone Gbagbo a bel et bien participé à la constitution des bandes armées à Abobo », une commune d’Abidjan où elle est toujours députée.
L’ex-première dame ivoirienne n’a pas réagi à l’énoncé de la réquisition. Elle est même restée impassible, d’après plusieurs observateurs. Aux côtés de ses avocats, elle doit se préparer à une longue bataille judiciaire pour pouvoir se dédouaner des serres de prison. Jugée depuis décembre dernier, Simone Gbagbo a été la dernière personne à être auditionnée devant la cour d’assises. Elle devrait répondre des faits de « troubles à l’ordre public » et surtout de « constitution de bandes armées ».
Les autres membres de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI) ont aussi été condamnés à des peines de prison. C’est le cas du président du FPI, Pascal Affi Nguessan, dont deux de prison ont été requis pour « trouble à l’ordre public ». Affi Nguessan qui avait déjà passé plus de temps en prison devrait être libéré si le juge suivait la réquisition du parquet général. Quant à Michel Gbagbo, le fils de Laurent Gbabgo, le parquet général demande contre lui une peine de cinq ans de prison.
Agée de 65 ans, Simone Gbagbo a toujours estimé qu’il s’agit d’un procès organisé par les vainqueurs de la guerre de 2011 sur les vaincus. Le jour de son audition, elle s’était violemment pris à la France qu’elle qualifie de puissance coloniale. Comme son époux détenu à la Haye, Simone Gbagbo est également poursuivie pour crime contre l’humanité à la Cour pénale internationale (CPI).