Un décret présidentiel au Burkina a imposé «jusqu’à nouvel ordre», un couvre-feu à partir du 23 janvier, journée qui a enregistré des mutineries dans plusieurs casernes du pays, , de 20h à 05h30 du matin, et ce « sur toute l’étendue du territoire » national.
Des tirs ont été entendus depuis les premières heures du dimanche jusque dans l’après-midi, dans certaines casernes situées à Ouagadougou, la capitale et dans d’autres villes (Kaya et Ouahigouya) au nord du pays.
Des soldats réclameraient des changements au sein de l’état-major et de la direction des renseignements ; des effectifs plus conséquents et des moyens plus adaptés pour mieux lutter contre les jihadistes; l’amélioration de leurs conditions de vie, ainsi qu’une meilleure prise en charge des familles des militaires tombés au front, selon ce qui est sorti d’un entretien entre eux et le ministre de la Défense, le général Barthélémy Simporé, dans la soirée du dimanche.
D’après certaines sources, les mutins auraient reçu le soutien de certains citoyens qui ont d’ailleurs incendié le siège du parti au pouvoir à Ouagadougou. Des tirs ont été aussi entendus près de la résidence du chef de l’Etat.
Rappelons que la veille, des manifestants ont bravé l’interdiction de se rassembler et sont descendus dans la rue, à Ouagadougou et dans plusieurs grandes villes du pays, pour dénoncer la politique sécuritaire du pouvoir. Mais, ils ont été dispersés par les forces de l’ordre.
Un communiqué du ministre de l’Education nationale a annoncé la fermeture des établissements secondaires les 24 et 25 janvier.
Si le gouvernement a assuré dimanche que l’armée n’a pas pris le pouvoir, des rumeurs circulent ce matin du lundi, annonçant une possible arrestation du président Kaboré qui aurait été transféré dans un camp militaire de la capitale.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réaffirmé son soutien à Kaboré, tout en demandant aux militaires de demeurer dans une posture républicaine.