La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé, mercredi dans un communiqué, la tenue d’un sommet extraordinaire par visioconférence, dans la matinée du vendredi 28 janvier, avec à l’ordre du jour la crise au Burkina Faso où le président élu Roch Marc Christian Kaboré a été écarté par un coup d’Etat militaire.
«Malgré les appels de la communauté régionale et internationale au calme et au respect de la légalité constitutionnelle, la situation au Burkina Faso est caractérisée par un coup d’Etat militaire ce lundi 24 janvier 2022, suite à la démission du Président Roch Marc Christian Kaboré, obtenue sous la menace, l’intimidation et la pression des militaires après deux jours de mutineries» dans le pays, déplore l’organisation sous-régionale.
La CEDEAO a déjà condamné la prise du pouvoir par les militaires réunis sous la bannière du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.
Kaboré qui était à son deuxième mandat, incarnait l’espoir de la population burkinabè après la chute du pouvoir de son prédécesseur Blaise Compaoré. Mais la non-tenue de ses promesses, particulièrement dans le domaine sécuritaire qui a continué à se dégrader, a révolté ses compatriotes qui réclamaient au final son départ.
Son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a dénoncé sa démission forcée et exigé sa remise en liberté, ainsi que le retour à l’ordre constitutionnel normal.
« Ce n’est pas une démission volontairement pensée, consentie, prononcée par l’intéressé, c’est une situation d’obligation, de contrainte, c’est un coup d’État classique pur et dur », a martelé le premier vice-président du MPP, Clément Sawadogo, lors d’une rencontre du bureau politique de la formation, tenue mercredi à Ouagadougou la capitale.
La communauté internationale exige également la libération du président déchu et d’autres personnalités arrêtées.