La disparition en Gambie de neuf soldats sénégalais d’une mission ouest-africaine après un accrochage avec de présumés rebelles casamançais est «un évènement déplorable» pour la paix en Casamance, une région enclavée du sud du Sénégal, a affirmé mercredi un médiateur dans cette crise.
La capture de ces soldats est «un évènement déplorable qui est venu interrompre un processus de paix qui semblait bien avancé», a déclaré sur la radio RFM (privée), Robert Sagna, chef du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), médiateur dans la crise que connaît cette région, qui semblait pourtant plutôt calme ces dernières années.
Les neuf soldats sénégalais de la mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig) sont présumés captifs de rebelles casamançais depuis des affrontements lors d’une opération contre le trafic de bois en Casamance, a annoncé l’armée sénégalaise mardi.
Deux soldats sénégalais sont morts dans ces affrontements, un rebelle tué et trois autres faits prisonniers, a-t-elle dit. «Le processus de paix semblait définitivement installé pour la fin de la guerre», a dit M. Sagna, ancien ministre et ancien maire de Ziguinchor, plus grande ville de Casamance.
Les recherches pour retrouver les soldats portés disparus depuis lundi, se poursuivaient «comme au premier jour», a par ailleurs déclaré mercredi un responsable militaire sénégalais, sans donner de détails sur la zone de recherche et les moyens dégagés.
La Gambie, pays partiellement enclavé dans le Sénégal abrite des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) qui se bat depuis bientôt 40 ans pour l’indépendance de cette région à ses frontières.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit en Casamance a persisté à basse intensité. Le Sénégal s’emploie à normaliser la situation et a entrepris de réinstaller les déplacés dans la région.