Le Danemark a finalement cédé à la pression des autorités de Bamako, en annonçant ce jeudi, par la voix de son ministère danois des Affaires étrangères, le rapatriement des 90 soldats danois qui étaient récemment déployés à Ménaka (sud-est du Mali) à titre de contribution aux forces européennes «Takuba».
«Les généraux au pouvoir ont envoyé un message clair, où ils ont réaffirmé que le Danemark n’était pas le bienvenu au Mali. Nous ne l’acceptons pas et pour cette raison nous avons décidé de rapatrier nos soldats», a confié le ministre des Affaires étrangères, Jeppe Kofod.
La décision du retrait des troupes a été prise après une discussion au sein du Conseil danois de la politique étrangère. Pour Kofod, les autorités de transition au Mali montrent à travers leurs actions, qu’elles ne veulent tout simplement pas «d’un plan rapide de retour à la démocratie».
Copenhague a assuré que le rapatriement, aussi bien du personnel que du matériel, aura lieu «dès que possible».
Le Mali, de son côté, persiste et signe en affirmant que le Danemark n’a pas respecté les procédures qui exigent un accord préalable du pays hôte avant tout déploiement des troupes.
Les pays européens engagés au sein du groupement de forces spéciales Takuba devaient tenir une réunion par visioconférence ce vendredi, autour du retrait du Danemark et de la position à adopter devant les exigences des autorités de Bamako.
Le porte-parole du gouvernement de transition, le colonel Abdoulaye Maïga a estimé mercredi qu’on ne peut pas encore évoquer un «incident diplomatique» entre les deux pays, mais plutôt «des incompréhensions entre le gouvernement du Mali et le gouvernement du Danemark».