Le procès des assassins présumés de l’ex-président burkinabè Thomas Sankara, tué lors d’un coup d’Etat en 1987, reprendra ce mercredi, a annoncé le tribunal militaire de Ouagadougou.
Le procès avait été reporté plus tôt lundi, après avoir déjà été une première fois suspendu suite au putsch d’il y a une semaine, installant une junte militaire au pouvoir.
«Le tribunal a examiné les différents arguments» et «décidé de suspendre l’audience pour une bonne administration de la justice. Il invite les parties à rester à l’écoute pour la reprise qui se fera après le rétablissement de la Constitution», avait déclaré lundi matin le président de la juridiction militaire, Urbain Meda. La junte ayant rétablit la Constitution dans la journée, le procès reprendra mercredi, a indiqué le tribunal dans un communiqué.
Jeudi soir, le président de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’était engagé au «retour à une vie constitutionnelle normale, lorsque les conditions seront réunies».
Le procès, qui a débuté en octobre 2021, avait été interrompu le jour du putsch, alors qu’il devait entrer dans la phase des réquisitoires et des plaidoiries. Douze des quatorze accusés, dont le général Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987, étaient présents à ce procès.
Le principal accusé, l’ancien président Blaise Compaoré (1987-2014), avait été porté au pouvoir par ce putsch qui avait coûté la vie à Thomas Sankara, au pouvoir depuis 1983, qui fut un leader progressiste et une icône panafricaine. Compaoré il a été chassé du pouvoir en 2014 par la rue et vit depuis en Côte d’Ivoire, était absent lors de l’audience de lundi.
Autre grand absent, l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, ancien commandant de la garde présidentielle de Compaoré, en fuite depuis 2016, est soupçonné d’avoir mené le commando ayant assassiné Thomas Sankara et ses compagnons.