La Norvège a décidé hier mardi, de ne pas envoyer ses troupes militaires au Mali, en l’absence d’un accord juridique avec la junte au pouvoir à Bamako, a indiqué le ministre norvégien de la Défense, Odd Roger Enoksen, devant le Parlement à Oslo.
«Il n’a pas été possible d’établir avec le Mali un cadre juridique suffisant qui assure la sécurité de nos soldats», a souligné le ministre Enoksen, ajoutant qu’à «compter d’aujourd’hui il n’est pas d’actualité d’envoyer une force norvégienne» au sein de la force européenne antijihadiste, la Task Force Takuba déployée au Mali.
Cette décision intervient après un incident qui a opposé récemment le Mali et le Danemark. Copenhague a dû rappeler ses troupes du Mali sur ordre de Bamako qui l’a accusé d’avoir déployé son contingent sans son accord. Au début de cette semaine, les autorités maliennes ont demandé à l’ambassadeur français à Bamako de quitter leur territoire.
La France et ses partenaires de Takuba se sont donnés deux semaines pour réfléchir sur l’avenir de la force européenne au Mali. Compte tenu de l’«isolement progressif» du Mali, les pays partenaires vont travailler «d’ici la mi-février» pour «prévoir une adaptation» de Tabuka, a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal.
Entre temps, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que son pays souhaite poursuivre le combat contre le terrorisme au Sahel, même sans le Mali.
«Le combat contre le terrorisme se poursuivra au Sahel, il se poursuivra avec l’accord des autres pays de la région, il se poursuivra en soutien des pays du golfe de Guinée qui aujourd’hui voient, en raison de la porosité des frontières, les groupes terroristes pénétrer dans le nord de leurs territoires», a-t-il martelé.