Suite à la tentative de coup d’état militaire avortée, le gouvernement bissau-guinéen «déplore la perte de 11 vaillants hommes, des militaires et paramilitaires, quatre civils dont un chauffeur et un haut cadre du ministère de l’Agriculture», a déclaré mercredi soir, le porte-parole du gouvernement et ministre du Tourisme, Fernado Vaz.
Après la tentative de coup d’Etat contre le régime du président Umaro Sissoco Embalo, mardi 1 février, l’armée de Guinée-Bissau a lancé mercredi, une vaste opération, y compris au siège du gouvernement, pour retrouver les commanditaires et les protagonistes du putsch militiare avorté.
En effet, le président Umaro Sissoco Embalo et les membres du gouvernement sont restés coincés mardi dernier, pendant plusieurs heures dans le palais du gouvernement tandis que des échanges de tirs nourris entre forces loyales et assaillants, se faisaient entendre, et des citoyens pris de panique sillonnaient les rues de Bissau, la capitale du pays, au voisinage du palais de la primature.
Même si les commerces et les banques ont rapidement rouvert ce mercredi, les militaires continuaient de patrouiller dans les environs du palais du gouvernement en y interdisaient l’accès aux citoyens.
Devant la presse le soir de cette attaque, le président Embalo a parlé d’«acte très bien préparé et organisé», liant cette tentative de putsch au combat qu’il dit mener, depuis son accession au pouvoir en 2020, contre le trafic de drogue et la corruption. Il s’agissait de «tuer le président de la République et tout le cabinet», a-t-il déclaré, faisant état de nombreuses arrestations et du début des investigations d’une Commission d’enquête fraîchement mise en place.
L’Union Africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont condamné «cette tentative de coup d’Etat» et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a appelé au «plein respect des institutions démocratiques du pays».
La Guinée-Bissau, une ancienne colonie portugaise peuplée actuellement par environ deux millions d’habitants et frontalière du Sénégal et de la Guinée, a déjà été le théâtre de quatre coups d’état militaires depuis son indépendance en 1973.