L’Espagne a affiché, mercredi, sa volonté d’aider le Maroc à s’approvisionner en gaz naturel, trois mois environ après la décision d’Alger de ne pas renouveler avec le Maroc, le contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) sur fond de divergences politiques et diplomatiques.
Dans un communiqué, le ministère espagnol de la Transition écologique précise que c’est le Maroc qui demandé à l’Espagne «un soutien pour garantir sa sécurité énergétique sur la base de (leurs) relations commerciales» et Madrid «y a répondu favorablement comme elle l’aurait fait pour tout partenaire ou tout voisin».
«Le Maroc pourra acquérir du gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéification de l’Espagne péninsulaire et utiliser le gazoduc du Maghreb pour l’acheminer vers son territoire», poursuit le texte.
L’Algérie approvisionnait l’Espagne et le Portugal en gaz via le GME qui passait par le territoire marocain depuis 1996. La rupture du contrat, voulue par Alger, a privé le Maroc du gaz algérien dont il bénéficiait à des prix préférentiels en contrepartie du droit de passage du gazoduc sur son territoire.
La question est maintenant de connaitre le calendrier et les volumes de gaz sur lesquels l’Espagne va s’engager en faveur de Rabat. Faudrait-il noter que plusieurs sources concordantes au Maroc avaient déjà rassuré que l’absence du gaz algérien n’aura que peu d’impact sur la production d’électricité dans le Royaume qui devait se tourner vers d’autres partenaires.
Certains observateurs considèrent la décision de l’Espagne comme un geste d’apaisement, sachant que ses relations avec le Maroc sont tendues depuis qu’elle avait accueilli en catimini sur son territoire, en avril dernier, le chef du Front Polisario, Brahim Ghali sous la fausse identité de «Mohamed Benbattouche» et un faux passeport diplomatique algérien, pour y recevoir des soins médicaux.