Le président tunisien Kais Saied, qui concentre déjà entre ses mains, tous les pouvoirs politique, législatif et judiciaire, depuis qu’il a limogé son Premier ministre et gelé le parlement, a décidé de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), organisme indépendant chargé de nommer les juges, en l’accusant d’être partial et au service de certains intérêts.
«Le CSM appartient au passé à partir de ce moment», a déclaré dimanche le président dans une vidéo diffusée dans la nuit où on le voit discuter avec des ministres.
Il y accuse aussi cet organe constitutionnel indépendant de corruption et d’avoir ralenti des procédures, dont les enquêtes sur les assassinats de militants de gauche survenus en 2013.
Le «mouvement du 25 juillet», qui regroupe ses partisans, avait appelé samedi M. Saied à dissoudre le CSM pour «purger» le pouvoir judiciaire de «magistrats corrompus». Le président a assuré «travailler sur un décret provisoire» pour réorganiser le CSM.
«Dans ce conseil, les postes et les nominations se vendent et se font selon les appartenances», a affirmé le chef d’Etat. Pour lui, «la place des juges (du CSM) n’est pas là où ils se trouvent mais sur le banc des accusés».
Saied a annoncé à al mi-décembre, l’organisation cet été 2022, d’un référendum pour réformer la Constitution et des élections législatives en décembre.