Une marche pacifique organisée, mardi 15 février, à l’espace Fest’africa à N’Djamena, a été très vite dispersée par la police, à l’aide de gaz lacrymogènes. Plusieurs centaines de manifestants dont l’archevêque de la capitale, Mgr Edmond Djitangar ont été gazés par les forces de l’ordre.
Lundi matin, des premières manifestations ont été enregistrées et l’espace vert du centre-ville de Sarh, dans le sud du pays, avait été pris d’assaut par des centaines de manifestants, en réponse à l’appel des chefs traditionnels des provinces du Moyen-Chari et du Mandoul qui ont décrété trois jours de recueillement à la mémoire des victimes de Sandana le 11 février, après la mort accidentelle d’un éleveur.
Les événements qui ont abouti à cette marche ont commencé mardi 8 février quand un jeune éleveur a été retrouvé mort à côté de sa moto dans le village de Sandana, dans la province du Mandoul, au Sud du Tchad.
L’enquête a conclu à une mort accidentelle, mais la communauté des jeunes éleveurs qui n’y croit pas, a organisé une expédition punitive pour venger le défunt qui, selon eux, a été tué par les agriculteurs de Sandana.
Ils ont encerclé le village où des affrontements meurtriers ont fait au moins 12 morts, dont le journaliste Evariste Djaï-Loramadji qui selon l’ONG Reporters sans frontières, tentait de mieux comprendre ce qui se passait auprès de personnes qui fuyaient le village.