Pour le président ivoirien, Alassane Ouattara, le retrait attendu des troupes françaises et européennes du Mali «crée un vide» qui obligera les armées ouest-africaines «d’avoir une plus grande professionnalisation», dans la lutte contre le jihadisme au Sahel.
«Le départ de Barkhane et Takuba crée un vide. Nous serons obligés d’acheter des armes, d’avoir une plus grande professionnalisation. Les armées nationales doivent régler les problèmes sur nos territoires nationaux», a affirmé M. Ouattara dans un entretien à RFI et France 24, en marge d’une rencontre à Bruxelles, entre plusieurs dirigeants africains et européens mercredi soir autour du président français Emmanuel Macron.
«Nous considérons que la lutte contre le terrorisme est quelque chose d’essentiel pour le Mali, pour le Burkina, pour le Niger et pour les pays côtiers», a assuré le chef de l’Etat ivoirien dont le pays partage une large frontière avec le Burkina Faso et le Mali en proie à des attaques récurrentes de groupes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique.
La décision de retrait des troupes françaises intervient dans un contexte de crise aigüe entre Paris et Bamako. La junte au pouvoir au Mali, à la suite de deux coups d’Etat depuis 2020 fustige la présence militaire occidentale sur son sol et fait désormais appel, selon les Européens, aux mercenaires russes de la société Wagner.
Mais alors qu’elles avaient auparavant opté pour un bras de fer, les autorités maliennes ont fait savoir qu’elles étaient en discussion avec la communauté des Etats ouest-africains et d’autres partenaires pour trouver «un rapprochement de positions et la recherche de compromis» sur les échéances pour un retour des civils au pouvoir.