L’ex-Premier ministre et chef du principal parti guinéen de l’opposition, Cellou Dalein Diallo visé par une enquête pour «corruption et enrichissement illicite», est sommé de quitter son domicile, selon une lettre du directeur général du Patrimoine Bâti Public de l’Etat, rendu public mercredi.
Dans la lettre, Mohamed Doussou Traoré, demande à M. Dalein «de bien vouloir libérer toute occupation de terrain bâti (…) à Dixinn Port, Commune de Dixinn», au plus tard le 28 février prochain à 10 heures précises.
«Dans la cession de ces biens de l’Etat certains cadres de l’Etat et un opérateur économique ont commis des infractions graves à la loi pénale», a déclaré mardi soir, à la télévision nationale, Ali Touré, procureur de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), nouvellement créée par les militaires qui ont pris le pouvoir par la force le 5 septembre, pour lutter contre la corruption.
Ali Touré a cité Cellou Dalein Diallo, alors ministre des Transports sous le régime du général Lansana Conté (1984-2008), Cheick Amadou Camara, alors ministre de l’Economie, ainsi qu’un directeur d’un service de privatisation et un opérateur économique.
Les soupçons portent sur la vente d’un Boeing 737, d’un avion à turbopropulseurs de type Dash 7 et des pièces de rechange, du siège de la compagnie aérienne Air Guinée à Conakry et d’installations à l’aéroport, a-t-il précisé sans toutefois en dévoiler le montant.
Le parti de M. Diallo a démenti toute malversation. Les faits présumés remonteraient à 2002, lors de la cession des biens d’Air Guinée, en faillite.
Diallo a été candidat malheureux aux présidentielles de 2010, 2015 et 2020, des scrutins dont il continue de contester les résultats officiels.