Au Rwanda, la question d’une éventuelle réforme constitutionnelle fait de plus en écho chez les partisans du président Paul Kagame qui utilisent les ondes de la radio et la presse pour véhiculer leurs intentions et convictions. Une modification de la Constitution qui permettrait au chef d’Etat de briguer un troisième mandat en 2017.
Pour le clan de Kagame, il n’est pas encore temps que l’actuel n°1 du pays quitte le pouvoir, lui qui, qualifié de président «actif et efficace», a réalisé des prouesses économiques et a ramené la paix dans le pays. Ainsi plusieurs personnalités se permettent de prédire un chaos dans le pays en cas de départ du président.
Selon Albert Rudatsimburwa, patron d’une radio locale, tout a commencé en décembre dernier, alors que le bureau politique du parti au pouvoir recommandait à ses partisans de mener des débats autour de la réforme constitutionnelle. L’objectif étant aussi de faire comprendre la base que la Constitution est modifiable si l’initiative vient du peuple. L’exhortation aurait donc été bien suivie par des cadres du parti.
Mais le parti au pouvoir dément ces allégations et parle plutôt des «initiatives individuelles».
Le président lui-même n’a pas encore éclairé sur sa position qui, selon des observateurs, n’est pas contre sa réélection. En fin février, Kagame avait annoncé, à travers les ondes d’une radio internationale, que «je me prononcerai moi-même quand je le déciderai». Lui également renvoie la balle au peuple. «La Constitution a été écrite par le peuple du Rwanda, alors c’est au peuple qu’il faut demander s’il est prêt à changer ce texte», avait-il précisé. Une stratégie jugée «habile» par des observateurs.
La communauté internationale ne s’est pas encore, non plus, prononcée, officiellement, sur la question. C’est plutôt Pierre Nkurunziza, le président burundais, qui vient d’être mis en garde par l’UE, par rapport à un troisième mandat.