L’opposition au Zimbabwe, qui a officiellement lancé dimanche sa campagne pour les élections locales et législatives partielles prévues en mars prochain, a accusé le pouvoir et la Commission électorale de vouloir «truquer les élections» en manipulant les listes électorales.
Le Zimbabwe doit désigner le mois prochain 133 élus locaux et au Parlement, où l’opposition espère gagner des sièges lors de ce scrutin test avant les élections générales de 2023.
Menaçant de saisir la justice, le leader de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), ancien Mouvement pour le changement démocratique (MDC-Alliance), a accusé le pouvoir et la Commission électorale de vouloir «truquer les élections en tentant d’utiliser des listes électorales en complet désordre».
«Mais nous avons mis au jour ces irrégularités et avons rapporté les faits», a dénoncé Nelson Chamisa, appelant des milliers de partisans rassemblés dans une banlieue de Harare, à voter en nombre «car il est difficile de truquer les élections lorsque le taux de participation est élevé».
La veille, le CCC a dénoncé l’arrestation d’au moins 80 de ses membres qui faisaient du porte-à-porte en vue des élections, à Masvingo (centre) à 300 km de la capitale, Harare.
L’ex-ministre des Finances, Tendai Biti, figure de proue de l’opposition, a été détenu en début de semaine dernière, pendant plusieurs heures alors qu’il faisait campagne.
Le président Emmerson Mnangagwa, successeur de Robert Mugabe, est régulièrement accusé de vouloir museler toute opinion dissidente. A son arrivée au pouvoir, Mnangagwa avait promis des réformes mais le Zimbabwe est toujours englué dans une profonde crise économique.
Mnangagwa a remporté de justesse la présidentielle en 2018, face à Nelson Chamisa, chef de file de l’opposition qui avait déjà dénoncé des fraudes à l’occasion de ce scrutin.