L’adoption par les députés algériens d’une loi criminalisant les violences faites aux femmes a créé beaucoup de remous, tant chez les islamistes conservateurs qui dénoncent une intrusion flagrante dans l’intimité du couple, que chez les féministes qui saluent une avancée majeure au niveau de l’égalité des sexes.
Cette nouvelle loi contre la violence faite aux femmes souligne que, désormais, quiconque porte volontairement des coups à son conjoint, risque automatiquement de un à 20 ans de prison en fonction de la gravité des blessures. Le nouveau texte prévoit également la réclusion à perpétuité pour l’auteur des violences, en cas de décès de la victime.
Par ailleurs, la loi adoptée par les députés algériens introduit également la notion de harcèlement dans les lieux publics et celui de harcèlement moral conjugal, qui pourront eux aussi être punis d’incarcérations.
Cette loi qui s’impose comme un tournant pour les droits des femmes dans le pays, intervient à quelques jours seulement de la journée internationale de la femme. Avant son adoption cette semaine, elle a été le fer de lance des associations féministes algériennes durant plusieurs années. Ces dernières comptabilisaient en effet entre 100 et 200 décès annuels liés aux violences conjugales contre les femmes. Le vote de ce texte permettra donc, selon elles, de réduire ces chiffres qui témoignent de la situation alarmante que vivent les femmes algériennes au quotidien.
Cependant, malgré le caractère novateur de cette loi contre la violence faite aux femmes, plusieurs députés se sont opposés à son adoption. Au sein de l’Assemblée nationale algérienne, qui ne compte pourtant pas d’islamistes radicaux, certains élus du peuple ont accusé le gouvernement de vouloir imposer des normes occidentales à une société musulmane.
De nombreux islamistes sont également montés au créneau après l’adoption de cette loi. D’après eux, le texte est contraire aux préceptes coraniques et vise la dislocation de la famille musulmane en tant que tel.