Au lendemain de l’approbation par l’Assemblée nationale malienne d’un plan permettant à la junte militaire de rester au pouvoir pendant une période de transition de 5 ans, le médiateur ouest-africain pour le Mali a appelé mardi à une transition démocratique dans «les plus brefs délais».
«Je ne peux pas me prononcer avec autorité parce que je ne suis pas le président. Mais parce que je suis le médiateur, nous pensons que cinq ans, c’est trop long pour un Gouvernement de transition», a déclaré Goodluck Jonathan, qui doit se rendre au Mali ce jeudi.
Lundi, l’organe législatif au Mali, contrôlé par les militaires depuis le coup d’Etat d’août 2020, a entériné une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays. M. Jonathan, ancien président du Nigeria, qui participait à un atelier de la Cédéao à Lagos, a indiqué que «la Cédéao ne pourrait pas accepter» le délai proposé par la junte.
«Nous allons poursuivre les négociations avec eux (la junte militaire) et faire en sorte qu’ils réduisent cette durée», a-t-il ajouté. Il a également rejeté la légitimité du Conseil national de transition (CNT) malien, organe législatif qui a fait l’objet de sanctions régionales en novembre.
«Le Parlement du Mali est une portion d’un gouvernement malien qui est lui-même une aberration, ses membres ne sont pas élus», a-t-il dit, ajoutant que «nous devons y mettre fin dans les plus brefs délais».
La junte a révoqué son engagement initial à organiser des élections le 27 février prochain. En réponse, la Cédéao a infligé le 9 janvier de lourdes sanctions économiques et diplomatiques au Mali, avec un embargo commercial et financier et la fermeture des frontières.