L’expert indépendant de l’ONU sur la question des droits humains au Mali, Alioune Tine a noté «pour la première fois» depuis 2018, «une amélioration tangible de la situation sécuritaire», lors d’une visioconférence depuis Dakar, après une visite dans le pays.
Alioune Tine a étayé ses propos en arguant d’une baisse du nombre de personnes déplacées (d’environ 400.000 en septembre à 350.000 en décembre, selon l’ONU) et d’une baisse des violations recensées par l’ONU des droits humains sur le dernier semestre 2021.
Tine qui a expliqué s’être rendu du 7 au 18 février à Mopti et Tombouctou et avoir rencontré une large part des acteurs socio-politiques maliens à Bamako, a révélé que le nombre d’élèves affectés a augmenté en 2021: de 400.000 à 500.000 entre janvier et décembre, selon l’ONU.
Ces «améliorations tangibles ne doivent pas occulter les défis sérieux», a-t-il relevé, notamment avec une présence de groupes djihadistes «qui continuent d’attaquer, de tuer et d’enlever des civils».
Le Mali est le théâtre depuis 2012 des opérations de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ainsi qu’aux violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense et des bandits.
Les violences parties du nord en 2012 se sont propagées au centre et ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.
Le Mali est dirigé par des militaires depuis qu’ils ont renversé en août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le pays est sous embargo de ses voisins ouest-africains pour ne pas avoir respecté son engagement d’organiser des élections fin février 2022.