La junte au pouvoir au Burkina Faso lance ce lundi les Assises nationales pour déterminer la durée de la transition, alors qu’une Commission proposait 30 mois avant un retour à l’ordre constitutionnel.
«La durée de la transition sera définie lors des assises nationales qui se tiendront le 28 février avec l’ensemble des forces vives de la nation. Nous allons déterminer de manière responsable la durée de la transition», a présenté samedi lors d’une conférence de presse le lieutenant-colonel Naon Daba, membre du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, organe dirigeant de la junte). «Ces assises s’inscrivent dans la logique de prendre en compte les aspirations du peuple burkinabè», a encore expliqué le lieutenant-colonel Naon Daba. «Les assises nationales constitueront le socle fondamental à partir duquel nous garantirons la victoire dans la lutte antijihadiste», a davantage poursuivi le lieutenant-colonel Naon Daba.
Mercredi, une Commission technique mise en place par la junte a proposé une transition de 30 mois avant un retour à l’ordre constitutionnel, dans un rapport remis au chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Après la prise du pouvoir du lieutenant-colonel Damiba, qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a suspendu le Burkina Faso de l’organisation le 28 janvier en raison du coup d’Etat. La Cédéao avait cependant demandé aux nouvelles autorités de présenter un calendrier «raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel».
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts dans le pays et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.