Le ministre malien de la Justice et des Droits de l’homme, Mahamadou Kassogue, a réclamé, lundi, l’ouverture d’une enquête suite à la sortie médiatique du leader du parti «Mouvement républicain», Ainea Ibrahim Camara, qui s’est autoproclamé dimanche comme président de la transition civile au Mali, tout en promettant la mise en place d’un gouvernement de transition.
Dans sa demande destinée au procureur près la Cour d’appel de Bamako, le Garde des Sceaux évoque une vidéo ayant circulé sur les réseaux sociaux et remontant probablement au 10 janvier dernier, dans laquelle Camara «s’est livré à des attaques avec des propos injurieux et subversifs contre les autorités de la transition dans un élan d’appel à un soulèvement contre celle-ci».
«D’autres vidéos retrouvées sur les mêmes réseaux sociaux, ces derniers jours, traduisent clairement la volonté de l’intéressé, manifestement rassuré des complicités dont il pourrait bénéficier, dans un pays voisin d’où il tenait ses propos, de poursuivre son entreprise malveillante de déstabilisation des institutions de la transition», poursuit le texte.
L’opposant Camara a annoncé récemment, lors d’une conférence de presse tenue depuis Abidjan (Côte d’Ivoire), la mise en place d’un gouvernement malien civil de transition à compter du 27 février 2022.
Condamnant cette initiative, le gouvernement ivoirien a déclaré, lundi dans un communiqué, qu’il «ne saurait tolérer la déstabilisation d’un pays frère à partir de son territoire, ce qui du reste est contraire à la tradition d’entente cordiale et de fraternité entre la Côte d’Ivoire et ses voisins».
Pour Mahamadou Kassogue, «l’ouverture immédiate d’une enquête par le parquet compétent» s’impose «au regard de la gravité de ces faits, susceptibles de recevoir plusieurs qualifications pénales conformément à la loi». Le ministre a exigé d’être tenu régulièrement informé de l’évolution de l’enquête.
Le Collectif pour la défense des militaires (CDM) au Mali a aussi demandé, dimanche, l’ouverture d’une enquête contre Camara et ses complices, pour «haute trahison, atteinte à la sureté intérieure et aux institutions de la République» et la dissolution de son parti.