L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan se sont entendus sur un partage des eaux du Nil qui les divisent fortement depuis le lancement, en 2011, par l’Ethiopie, de la construction d’un immense barrage sur le Nil Bleu, nommé «Grande Renaissance». Mais le contenu de cet accord n’a pas encore été révélé.
Les ministres des affaires étrangères des trois pays étaient réunis à Karthoum, en fin de semaine passée, pour tenter de faire converger leurs positions après des mois de tension diplomatique. C’est ainsi qu’un accord de principe a été trouvé et qui reste à confirmer par les chefs d’Etat.
La partie éthiopienne, qui a déjà investi plus de 4 milliards de dollars pour le barrage, construit presque à moitié aujourd’hui et censé devenir fonctionnel en 2017, a essayé d’apaiser les craintes des deux autres parties concernant les retombées négatives de son projet, notamment l’éventuel changement du débit du fleuve Nil. Pour elle, ce débit restera inchangé.
Mais la question est restée plus ou moins en suspens. Une équipe d’experts, choisis par les trois pays, procédera à des études sur le barrage et ses retombées sur chacun des trois pays concernés.
Jusqu’à présent, l’Egypte et le Soudan se sont appuyés sur leurs droits historiques sur le Nil (garantis par deux traités, datant de 1929 et 1959), pour s’opposer au projet éthiopien. L’Egypte qui tire environ 90% de sa consommation d’eau du Nil (qui est alimenté à 60% par le Nil Bleu), veut être rassurée et a toujours réclamé des garanties.
Les autres pays traversés par le Nil, dont l’Ethiopie, avaient déjà remis en cause ces anciens traités. En 2010, Addis-Abeba avait proposé une nouvelle mouture, signée par tous lesdits pays, mais rejetée par l’Egypte et le Soudan.