Le ministère mauritanien des Affaires étrangères a indiqué mardi avoir convoqué l’ambassadeur du Mali à Nouakchott, pour lui faire part de sa «vive protestation contre les récents actes criminels récurrents», commis selon lui, par l’armée malienne en lien avec la disparition de plusieurs ressortissants mauritaniens au Mali.
Des enregistrements sonores circulant sur les réseaux sociaux, ont mis en cause l’armée malienne dans la disparition d’une trentaine de Mauritaniens du côté malien dans la zone frontalière au sud d’Adel Bagrou (Est de la Mauritanie).
Un député local, Mohamed Mahmoud Ould Henenna, cité par l’agence privée Alakhbar, a parlé d’au moins 15 morts. Cette disparition a été précédée en janvier par la mort, elle aussi dans des circonstances non officiellement éclaircies, de sept Mauritaniens dans le même secteur.
Le ministère mauritanien rappelle dans un communiqué publié par l’agence de presse nationale, que le gouvernement avait envoyé, à cette occasion, une «délégation de haut niveau» au Mali, «pour tenter de contenir ce comportement hostile envers nos concitoyens».
«Malgré les assurances données » par les autorités de Bamako, leur réponse «est restée en deçà des attentes», déplore le ministère mauritanien.
Des dizaines de Mauritaniens ont manifesté mardi devant la présidence à Nouakchott pour réclamer la fin des exactions commises selon eux, par l’armée malienne contre leurs compatriotes.
Le Mali est pris dans la tourmente sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012 et a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021, alors que la Mauritanie, touchée par l’expansion des groupes islamistes d’Algérie au début des années 2000, n’a plus connu d’attaques sur son sol depuis 2011.