Le président de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a appelé à la mobilisation des militaires partis à la retraite ces trois dernières années, au titre de la réserve pendant la période allant du 10 au 18 mars 2022.
Un décret présidentiel daté du 10 mars et rendu public ce lundi, explique que «cette mobilisation concerne les militaires des catégories sous-officiers et militaires du rang admis à la retraite au cours des années 2019, 2020 et 2021».
La junte militaire, qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré en janvier dernier, a fait de la lutte contre le terrorisme une de ses priorités. Damiba a du pain sur la planche, tant les attaques se succèdent ces derniers jours visant aussi bien des civils que des militaires.
Pour n’évoquer que les derniers assauts en date, lundi 14 mars, au moins huit personnes ont été tuées par des hommes armés à Arbinda, dans la province du Soum (nord).
La veille, une embuscade a été tendue contre une patrouille de la gendarmerie dans la région du Centre-nord, faisant 13 morts dans les rangs de l’armée, selon un bilan officiel communiqué lundi par l’armée qui souligne que la riposte des gendarmes a permis de repousser les auteirs de cette attaque.
Cette équipe de la gendarmerie était mobilisée pour porter secours aux passagers de l’explosion d’un bus de transport en commun qui avait heurté un engin explosif improvisé faisant deux morts. C’est au retour de sa mission, que la patrouille a été la cible d’une embuscade tendue par des hommes armés.
Une dizaine de civils ont été tués samedi 12 mars dans l’attaque d’une mine d’or artisanale dans le nord du pays. Deux jours plus tôt, une attaque similaire a visé une mine d’or sauvage de Tondobi, (commune de Seytenga), près de la frontière nigérienne, faisant une dizaine de morts.
Le Burkina est la cible d’attaques terroristes depuis 2015, ayant fait officiellement plus de 2000 morts, dont 600 éléments des forces de défense et de sécurité, entre 2016 et fin décembre 2021. La persistance de l’insécurité est l’une des raisons majeures ayant poussé les militaires à écarter le président Kaboré du pouvoir.