Moins de deux mois après la mort de quatre soldats sénégalais et la capture de sept autres par les rebelles dans la zone frontalière avec la Gambie, l’armée sénégalaise a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi, avoir lancé une opération contre les rebelles de la Casamance.
«Dans le cadre de leurs missions régaliennes de sécurisation des personnes et des biens, les armées ont lancé le dimanche 13 mars 2022 une opération dont l’objectif principal est de démanteler les bases de la faction MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance) de Salif Sadio situées le long de la frontière nord», avec la Gambie, indique l’état-major sénégalais dans un communiqué.
En Gambie voisine, des populations «ont été affectées par les détonations d’armes lourdes et d’obus tombés» dans des villages à la frontière avec le Sénégal, indique un communiqué du gouvernement gambien publié lundi.
Le président gambien Adama Barrow «assure» que son pays «ne servira de base arrière à quiconque et n’autorise personne à y entrer avec ses armes et munitions». Il appelle à une solution «pacifique» du conflit en Casamance.
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d’un des plus vieux conflits du continent depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d’une marche du MFDC en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à petit feu. Ces dernières années, les autorités sénégalaises ont entrepris de réinstaller les déplacés.
L’armée avait lancé en janvier 2021 une opération contre les bases du MFDC afin de permettre le retour de ces déplacés et de mettre fin aux trafics florissants de bois ou de cannabis, dont elle accuse les rebelles de prendre part.