De nouveaux attentats ont secoué mardi la péninsule égyptienne du Sinaï, bastion des djihadistes affiliés au groupe terroriste de l’Etat Islamique (EI) et dont les attaques ont connu une croissance fulgurante ces dernières semaines dans cette région du pays.
Un kamikaze au volant d’un camion piégé a tué mardi un civil à l’entrée d’un complexe de la police égyptienne et un capitaine de l’armée a péri dans un attentat dans le nord de la péninsule. La première attaque a eu lieu dans la ville d’Al Arish, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, l’un des principaux théâtres d’attentats devenus quasi quotidiens en Egypte. La seconde attaque terroriste a eu lieu au sud de la ville. D’après des sources militaires, une bombe a tué un capitaine de l’armée et blessé deux autres soldats au passage de leur véhicule.
Dimanche déjà, trois militaires avaient péri dans un attent similaire près de la zone. Ces attaques meurtrières qui secouent régulièrement le nord de la péninsule du Sinaï, sont revendiquées principalement par Ansar Beït Al Maqdess, la branche égyptienne du groupe EI.
Le groupe djihadiste assure agir pour venger les quelque 1 400 manifestants islamistes tués par les policiers et soldats depuis la destitution de Mohamed Morsi, premier président élu en Egypte. Plus de 15 000 de ses partisans sont emprisonnés et des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, vivement dénoncés par Les Nations unies et les organisations de défense des droits de l’Homme.
Selon les observateurs, l’objectif de ces attaques terroristes à répétition serait de créer un sentiment d’insécurité dans l’esprit des investisseurs étrangers. Une tactique qui intervient à quelques jours d’une conférence économique internationale qui s’ouvre vendredi à Charm El Cheikh, station balnéaire du Sinaï. Organisée par le gouvernement du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, elle est destinée à attirer les capitaux étrangers après trois années de chaos qui a poussé l’économie du pays au bord du gouffre.