Le correspondant du New York Times (NYT) au Zimbabwe, Jeffrey Moyo, accusé d’avoir aidé des journalistes étrangers à obtenir de fausses accréditations dans le pays, sera jugé fin avril, a annoncé mardi la justice.
Le magistrat a rejeté la demande des avocats de remise en liberté du pigiste zimbabwéen, 37 ans, affirmant que l’État avait fourni suffisamment d’éléments à charge.
«Malheureusement, le magistrat a estimé que l’État avait apporté suffisamment de preuves pour que Jeffrey Moyo puisse être mis en cause», a déclaré son avocate Kathleen Mpofu à l’issue de l’audience, se disant prête à «présenter nos propres témoins pour contester ces accusations».
Arrêté en mai, puis libéré sous caution trois semaines plus tard, Moyo est accusé d’avoir obtenu pour Christina Goldbaum et Joao Silva, journalistes travaillant aussi pour le compte du quotidien NYT, de fausses accréditations pour un reportage d’une semaine.
La Zimbabwe Media Commission (ZMC), qui délivre les accréditations aux médias, a affirmé que les journalistes s’étaient vu refuser l’autorisation de travailler dans le pays, n’ayant pas obtenu l’approbation écrite du ministère de l’Information, comme c’est la pratique habituelle.
La défense avait contesté cet argument, affirmant que la ZMC, organisme autonome, pouvait prendre des décisions indépendantes sans interférence gouvernementale. Le Zimbabwe entretient depuis longtemps des relations épineuses avec la presse étrangère, dont elle a interdit le travail au début des années 2000.
Le gouvernement d’Emmerson Mnangagwa, qui a succédé fin 2017 au régime autocratique de Robert Mugabe, est régulièrement dénoncé par les ONG de défense des droits humains et les capitales étrangères pour les exactions de ses forces de sécurité.
Fin février 2022, l’Union européenne a déclaré que la situation en matière de respect des droits de l’Homme ne s’est pas améliorée au Zimbabwe.