La Secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a attiré l’attention, mercredi devant le Conseil de sécurité, sur le risque de voir la Libye perdre les acquis capitalisés ces dernières années, en raison de l’impasse politique que connaît actuellement le pays.
«La Libye est désormais confrontée à une nouvelle phase de polarisation politique, qui risque de diviser une fois de plus ses institutions et d’annuler les progrès réalisés au cours des deux dernières années», a alerté Rosemary DiCarlo.
Deux gouvernements parallèles sont actifs dans le pays. La Chambre des représentants basée à l’Est du pays, a désigné en février dernier un nouveau Premier ministre en la personne de l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bashagha, puis approuvé un nouveau gouvernement, alors que l’actuel Premier ministre Abdul Hamid Dbeiba, reconnu par l’ONU, est encore à son poste et refuse de démissionner.
Dbeiba était censé organiser les élections programmées pour le mois de décembre dernier, mais les scrutins ont été reportés à une date ultérieure. Le Parlement a estimé alors que le mandat de ce Premier ministre a pris fin avec l’ajournement des élections.
Pour DiCarlo, «la réalisation des aspirations des plus de 2,8 millions de Libyens qui se sont inscrits sur les listes électorales», est une priorité, soulignant qu’«ils devraient pouvoir choisir leurs dirigeants dans le cadre d’élections crédibles, transparentes et ouvertes à tous, conformément à un cadre constitutionnel et juridique convenu».
La Conseillère spéciale du Secrétaire général, Stephanie Williams a proposé, dans ce cadre, la formation d’une commission mixte composée de membres de la Chambre des représentants et du Haut Conseil d’État, qui aurait pour objectif de parvenir à un accord sur une base constitutionnelle qui conduirait à des élections en 2022.
Alors qu’elle est déjà en consultations avec différents acteurs libyens politiques, sécuritaires et de la société civile, Williams a aussi proposé ses bons offices pour servir de médiateur entre les deux Premiers ministres rivaux, Dbeibah et Bashagha.