La puissante centrale syndicale tunisienne «UGTT» a mis en garde mercredi le gouvernement contre toute «réforme douloureuse» en échange d’un nouveau prêt du Fonds monétaire international (FMI).
«Concernant les réformes douloureuses prévues par le gouvernement actuel, l’UGTT est prête à se battre contre des réformes impopulaires», a déclaré Noureddine Taboubi, patron de cette puissante centrale syndicale lors d’un meeting à Tunis.
La situation socio-économique difficile que connait la population «n’a pas été prise en considération», a-t-il prévenu dans un communiqué de l’organisation.
«Le document envoyé au FMI n’a pas pris en compte les répercussions de l’épidémie de Covid-19 et n’a pas été actualisé à la lumière des effets de la crise russo-ukrainienne», selon Taboubi.
La Tunisie avait demandé un nouveau programme d’aide de quatre milliards de dollars au printemps 2021 en échange duquel le FMI avait déjà réclamé des «réformes structurelles». Elle traverse en outre une crise politique depuis le coup de force du président Kais Saied, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet dernier.
Le gouvernement désigné par M. Saied en novembre dernier a renouvelé la demande d’un nouveau crédit du FMI, le troisième en 10 ans.
Le FMI a réclamé en contrepartie des réformes «très profondes», notamment une réduction de la masse salariale de la Fonction publique (16% du PIB, 650.000 fonctionnaires) qui absorbe plus de la moitié des dépenses de l’Etat, et de certaines subventions aux produits de base.
La Tunisie est au bord de l’asphyxie financière et en grave difficulté économique, avec une dette de plus de 100% du PIB, une forte inflation de plus de 6%, une croissance faible avoisinant les 3% et un chômage élevé qui frôle les 18%.