La justice zambienne a déclaré jeudi illégale la fermeture en 2016, du principal journal indépendant du pays, «The Post», qui avait été fermé deux mois avant l’élection présidentielle sur ordre du fisc, qui lui réclamait le versement de millions d’euros d’impôts impayés.
Le journal avait été ensuite placé en liquidation. «Nous considérons que les actions du liquidateur avant et après la prétendue liquidation du Post Newspaper Limited sont sans effet juridique», a déclaré le juge de la Cour suprême, Mumba Malila, dans une décision fondée sur des détails techniques de la procédure. Avant sa fermeture, le Post employait 1.500 personnes.
L’ONG Amnesty International avait publié un rapport accusant l’ex-président Edgar Lungu de «régner par la peur et la répression» et de diverses violations des droits fondamentaux, dont la fermeture du Post, mais aussi des arrestations de leaders de l’opposition, et des meurtres commis par la police.
Edgar Lungu a perdu la présidentielle en août dernier face à l’opposant Hakainde Hichilema qui par la suite, a cherché à séduire les bailleurs de fond internationaux en affichant l’ambition d’assainir les finances publiques et de restaurer la réputation démocratique de la Zambie.
Avec des emprunts estimés à 12,7 milliards d’euros dont un tiers est dû à des créanciers chinois, la Zambie était devenu l’an dernier, le premier pays d’Afrique à avoir fait défaut sur sa dette depuis le début de la pandémie de Covid-19, faute d’accords trouvés entre les précédents gouvernements et les créanciers.
Hichilema a assuré fin janvier que «le nouveau gouvernement de Zambie réalise des progrès significatifs dans le redressement de son économie, de sa crédibilité et de sa solvabilité». Dans ce pays pauvre malgré ses richesses en cuivre, la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté.