L’opposition en Centrafrique a choisi, dans sa grande majorité, de se retirer du dialogue national de réconciliation, à la veille de l’ouverture des travaux.
«L’ensemble des forces de l’opposition ne participera pas aux travaux du dialogue qui commencent demain», a révélé dimanche lors d’une conférence de presse à Bangui, le porte-parole de la Coalition de l’opposition-2020 (COD-2020), Nicolas Tiangaye, également président de la convention républicaine pour le progrès social (CRPS).
L’exclusion des groupes armés rebelles qui contrôlent une bonne partie du territoire national, et la non prise en compte de certaines thématiques proposées par l’opposition pour figurer à l’ordre du jour, sont parmi les raisons qui expliquent le revirement des adversaires du régime au pouvoir.
«L’inclusivité implique la participation de toutes les forces politiques du pays : les partis politiques, la société civile (…) et les groupes armés parce qu’ils sont des protagonistes de la crise donc on ne peut pas régler la crise en les excluant», a poursuivi Tiangaye, ajoutant que «nous n’entendons pas servir de faire-valoir à cette parodie de dialogue».
Parmi les sujets à aborder lors du dialogue, l’opposition tenait à ce que soit débattue la question de la crise postélectorale provoquée par la réélection controversée du président Faustin Touadéra fin 2020. Mais ce sujet n’a pas été retenu.
Rappelons que ce dialogue républicain, promis par Touadera, vise à réconcilier les Centrafricains. Parmi les thématiques qui seront traitées figurent la Paix et sécurité, la Gouvernance politique, le Renforcement démocratique et institutionnel, ainsi que le Développement économique et social.
Avec l’exclusion des groupes armés et le retrait des principales formations de l’opposition, des craintes planent sur la possibilité d’atteindre l’objectif visé par les concertations. Qu’à cela ne tienne, le porte-parole de la Présidence, Albert Yaloke Mokpeme, a rassuré que le dialogue républicain, qui se tiendra jusqu’au 27 mars, sera bien ouvert ce lundi.