Le médiateur de la CEDEAO pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, qui a séjourné à Bamako du 18 au 20 mars, a quitté, dimanche le Mali, sans avoir trouvé un compromis, avec les autorités maliennes, sur une date des élections pour un retour des civils au pouvoir.
L’émissaire a déclaré, dans un communiqué, avoir eu des échanges profonds avec une délégation gouvernementale conduite par le chef de la diplomatie malienne, et réitéré, à cette occasion, la volonté de la CEDEAO de travailler pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans ce pays.
«Nous sommes à la fin de la mission à Bamako. Si c’est pour dire que nous sommes tombés d’accord sur une date pour la fin de la transition, je réponds tout de suite non», a déclaré, pour sa part, à l’AFP, un membre de la délégation conduite par Jonathan.
L’organisation ouest-africaine ne tergiverse pas, elle n’est pas pour une longue transition. Fin février, elle avait évoqué une échéance de 12 ou 16 mois.
Du côté des autorités de transition au Mali, l’on déplore le manque de compromis avec la mission, en dépit de la volonté affichée de Bamako de réviser le délai de 36 mois jusqu’à 24 mois.
«De toute évidence, la Cédéao n’a pas encore suffisamment pris en compte la complexité des problèmes auxquels le Mali est confronté», a souligné le porte-parole du gouvernement, regrettant la fermeté de l’organisation.
Entre temps, le Mali reste soumis aux lourdes sanctions de l’organisation ouest-africaine, notamment la fermeture des frontières avec les pays de la Cédéao, ainsi qu’un embargo sur les échanges commerciaux et transactions financières.
Le Mali avait été secoué par deux coups d’Etat en moins d’une année (août 2020 et mai 2021) menés par le colonel Assimi Goïta, devenu président de la transition.