L’ONU a laissé entendre, vendredi 18 mars, que des membres du gouvernement du Soudan du Sud seraient responsables de violations des droits de l’homme qui s’apparentent à «des crimes de guerre» commis dans le sud-ouest du pays.
La Commission des droits de l’homme des Nations unies dans le pays a présenté un nouveau rapport devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, dans lequel elle affirme avoir «des motifs raisonnables de croire que des membres du gouvernement du Soudan du Sud se sont livrés à des actes (…) équivalant à des crimes de guerre» dans les Etats d’Equatoria-Central et d’Equatoria-Occidental.
D’après la présidente de la Commission, Yasmin Sooka, son organe a «établi une liste de 142 personnes qui justifient une enquête pour une série de crimes relevant du droit national et international ».
Parmi les nombreuses violations des droits de l’homme commises, le document cite des viols, des enlèvements, des tortures, des meurtres, des incendies de villages, des pillages, des déplacements forcés. Elles sont «le reflet d’une intense lutte politique pour le pouvoir (…) au niveau national», souligne Sooka.
Cette responsable insiste sur le fait que «les violences qu’on observe dans plusieurs régions ne peuvent être dissociées de l’histoire du Soudan du Sud. Elles sont les conséquences de décennies de conflits entre des leaders politiques qui cherchent à prendre le pouvoir » dans ce plus jeune Etat qui a accédé à l’indépendance en 2011.
En 2013, une guerre civile a éclaté dans le pays, provoqué par un conflit entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Près de 400 000 personnes ont été tuées entre cette année et 2018, et quatre millions d’autres personnes ont dû fuir leurs maisons.
Un dernier accord de paix signé en 2018, et qui prévoit un partage de pouvoir, peine à être appliqué complètement.