La livre égyptienne s’échangeait hier lundi à 18,2 pour un dollar, perdant près de 17% de sa valeur en un jour, dans un contexte de grande inflation dans le pays nourrie principalement par la hausse des prix des produits alimentaires.
Entre dimanche et lundi en fin de journée, le taux de change de la livre égyptienne par rapport au billet vert, quasi-inchangé depuis deux ans, est passé de 15,6 à 18,2 livres pour un dollar, selon la Banque centrale égyptienne.
Le ministère des Finances a annoncé dans l’après-midi un taux de change douanier provisoire fixe à 16 livres pour un dollar, ainsi que sept milliards de dollars de mesures de soutien aux plus pauvres.
Face à une inflation qui a atteint 10% sur un an en février, la Banque centrale réunie dimanche soir en urgence a relevé les taux d’intérêt d’un point. Le taux de dépôt est ainsi passé à 9,25% et celui sur les prêts à 10,25%. L’inflation est portée par les prix des aliments en hausse de 20,1%, selon les chiffres officiels.
Lors d’une conférence de presse diffusée lundi par la télévision d’Etat, le gouverneur de la Banque centrale d’Egypte, Tarek Amer, a expliqué que les décisions de son institution visent à «préserver la liquidité en devises et la confiance des investisseurs étrangers, de sorte qu’un mouvement de correction du taux de change devrait refléter les développements internationaux».
L’Egypte, qui importe 85% de son blé et 73% de son huile de tournesol d’Ukraine et de Russie, subit de plein fouet la flambée inédite des prix des céréales et du pétrole née de la guerre en Ukraine. Pour la première fois, Le Caire a décidé d’encadrer le prix du pain non subventionné, à une dizaine de jours du ramadan, période synonyme de dépenses alimentaires supplémentaires pour les ménages.