Hussein Radjabu vient de démentir son évasion de la prison que le gouvernement burundais a annoncée la semaine dernière.
A travers une interview accordée à un média international, Radjabu, ex chef du parti au pouvoir (le CNDD-FDD) détenu depuis huit ans, affirme d’être «sorti sans violence de la prison» pour être «embarqué à bord de véhicules qui l’attendaient». Mais il s’est réservé d’indiquer l’endroit où il trouve précisément. Il est «avec ses partisans burundais», s’est contenté d’ajouter l’ancien homme fort du CNDD-FDD.
Pourtant le ministère de la Justice avait bien confirmé cette évasion aux détails près : «Hussein Radjabu, s’est évadé de la prison de haute sécurité de Bujumbura avec trois des huit policiers de garde, son cuisinier, ainsi qu’un proche compagnon du lutte politique dans la nuit de dimanche à lundi au bout de huit ans de détention pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat».
Hussein Radjabu purgeait effectivement depuis 2007 une peine de treize ans pour complot contre la sûreté de l’État. Il aurait été évincé de la tête du parti en 2007, deux ans après avoir assuré les rênes de la formation politique, au moment où il était soupçonné de faire concurrence au président Pierre Nkurunziza. L’ancien allié du chef d’Etat avait été arrêté la même année et condamné par la suite à treize ans de prison.
Celui que le clan présidentiel juge «avoir une grande capacité de nuisance» et qui est toujours resté populaire auprès d’une partie des militants du CNDD-FDD, est-il finalement l’objet d’une mise en scène coordonnée par le pouvoir lui-même ? Le flou règne encore autour de cette évasion qui est intervenue dans un contexte de fortes tensions politiques, à quelques mois des élections présidentielles.
Au cours de son interview, Radjabu a réclamé du président Nkurunziza, qu’il accuse d’avoir orchestré son limogeage et le procès qui l’a condamné à 13 ans de prison, de le respecter en sa qualité de chef du CNDD-FDD.